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tations ; mais il y eut des coups échangés, la police eut quelque peine à refréner ces furieux ; bref, l’incident avait été créé et payé par la maçonnerie pour pouvoir faire publier dès le soir, dans les journaux impies, qu’une partie de la population romaine était hostile à l’Église.

Tel fut le premier acte par lequel Adriano Lemmi affirma l’anticléricalisme violent dans la cité des Papes.

C’était si bien un coup monté, que, dans cette soirée du 13 juillet 1881, Lemnmi et les autres chefs de la franc-maçonnerie italienne se réunirent au petit-palais Sciarra, qui est au Corso, dans un local concédé par le prince Sciarra, 33e, franc-maçon haineux, à une société démocratique militante, nommée lei Diritti del Uome (Société des Droits de l’Homme). Cette association n’était autre qu’un club révolutionnaire, créé récemment par la maçonnerie.

Là, Lemmi avait convoqué, par les coryphées des loges romaines, toutes les fortes têtes plébéiennes, employés de commerce et d’usine et ouvriers irréligieux, en un mot, tous les meneurs des divers quartiers de la ville. Dans le nombre des employés, il y avait beaucoup d’initiés, est-il besoin de le dire ? Quant aux ouvriers, ils ignoraient que, excitateurs habituels de la populace, ils subissaient l’influence des sectaires. Du reste, c’est toujours ainsi que les choses se passent : à côté des loges, la maçonnerie crée des sociétés dont les chefs lui appartiennent; d’où il résulte que les gros bataillons des non-initiés sont les instruments inconscients de la secte, qui exploite leurs mauvais instincts.

Dans cette réunion, il fut décidé que la Société des Droits de l’Homme serait désormais et avant tout le centre anticlérical de dix cercles ouvriers de quartier (rione), dont la création fût votée en même temps ; ce qui, on le remarquera, donne ainsi onze, c’est à dire le nombre luciférien.

Voici exactement les dix cercles anticléricaux ouvriers fondés à Rome, le 13 juillet 1881 :

(1. Circolo anticlericale del rione Ponte (dont fut président le F∴ Nino de Andréis, 33e). — 2. Circolo anticléricale del rione Monte-Esquilino. — 3. Circolo anticlericale dei rioni Trastevere-San-Angelo-Ripa. — 4. Circolo anticléricale del rione Borgo (dont fut président le F∴ colonel Achille Maïocchi, député, un des lieutenants lucifériens de Lemmi ; ce cercle fut établi à proximité du Vatican). — 5. Circolo anticlericaie del rione Pigna. — 6. Circolo anticlericale del rione Campo-Marzio. — 7. Circolo anticlericale del rione Regola. — 8. Circolo anticlericale dei rioni Trevi-Colonna (dont fut président le F∴ Ettore Ferrari, autre lieutenant de Lemmi). — 9. Circolo anticléricale del rione Monte-Testaccio. — 10. Circolo anticlericale del rione Campitelli.

La caisse du Souverain Directoire Exécutif paya immédiatement les premiers frais de loyer et d’installation des locaux nécessaires.