Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/167

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notre garde et où ne pénètrent, pour tenir séance, que le Souverain Pontife et les dix membres du Sérénissime Grand Collège, est régulièrement visité par Lucifer-Dieu, notre Seigneur tout-puissant.

Ainsi, Mgr Meurin n’a rien avancé à la légère ; quant à moi, dans la suite de ce récit, je ne me bornerai pas à reproduire les affirmations de Walder, qui pourraient être taxées d’impostures. Je ne ménagerai pas ma critique aux supercheries ; mais, non plus, je ne confondrai pas le charlatanisme avec les œuvres diaboliques réelles, avec les maléfices marqués du sceau de l’authenticité.

Que les sceptiques se moquent, peu importe. L’athéisme, du reste, conduit à la damnation aussi sûrement que l’impiété des lucifériens. Athées et occultistes sont, les uns et les autres, des ennemis de Dieu, coupables de façon différente, mais coupables également, soit dans leur incrédulité, soit dans leur perversité.

Au surplus, sans attendre plus longtemps, et avant de faire connaître les résultats de mon enquête personnelle sur les apparitions de Satan dans les réunions de la maçonnerie palladique, je vais reproduire tout d’abord une des preuves de Mgr Meurin, un récit publié dans un des journaux les plus connus d’Europe, la Pall Mall Gazette de Londres, feuille d’une impartialité incontestée et que nul ne pourra accuser d’avoir voulu inventer un fait imaginaire pour donner raison aux évêques catholiques affirmant les manifestations du prince des ténèbres en plein dix-neuvième siècle.

L’article est intitulé : Apparition authentique de Satan.


« C’est, dit le journal anglais, l’histoire véridique d’une entrevue avec le diable, qui a eu lieu à Paris, il y a quelques années ; un récit véridique dans chacun de ses détails, comme on peut facilement s’en convaincre en s’adressant aux personnes qui ont été témoins du fait et qui existent encore. »

La Pall Mall Gazette relate que le Blackwood Magazine a eu également connaissance de l’apparition dont il s’agit, et ajoute :

« Nous ne pouvons trouver la clef du mystère, car nous ne croyons à aucune des doctrines des spirites ; mais qu’une apparition semblable ait eu lieu de la manière et dans les circonstances rapportées, c’est là un fait ; et nous laissons à de plus profonds psychologues que nous le soin de donner à ce mystère une explication satisfaisante. »

Après quoi, la Pall Mall Gazette entreprend d’une façon très détaillée le récit, à la suite du Blackwood Magazine.

Je cite textuellement, sans changer un mot ni une virgule :

« Les principales personnes dont on a cité les noms sont un prince