35. Lui, avec les pages de Tite-Live, il réveille les ardents tribuns, les consuls, les foules frémissantes,
36. Il les réveille ; et, exalté d’orgueil italien, il te chasse, ô moine, sur le Capitole.
37. Et vous, que le bûcher furieux ne put étouffer, voix fatidiques, Wikleff et Huss,
38. Confiez à la brise votre cri vigilant : le siècle se renouvelle, les temps sont accomplis.
39. Voilà que déjà tremblent mitres et couronnes ; du cloître même, sort grondante la rébellion,
40. Qui combat et prêche sous la robe du frère Jérome Savonarole.
41. Martin Luther a jeté bas le froc : rejette tes chaînes, pensée humaine,
42. Pour briller et fulgurer, ceinte de flammes ; matière, relève-toi ; Satan a vaincu.
43. Bel et horrible monstre, il se déchaîne, il parcourt les océans, il parcourt la terre ;
44. Éclatant et fumeux comme les volcans, il franchit les monts, il dévore les plaines,
45. Il vole par-dessus les abîmes ; puis, il se cache dans des autres inconnus, à travers les routes profondes ;
46. Et il en sort ; et indompté, de rivage en rivage, comme du sein d’un tourbillon, il pousse son cri ;
47. Comme du sein d’un tourbillon, son souffle s’épand : il passe, ô peuples, Satan le Grand.
48. Il passe, bienfaisant, de pays en pays, sur son char de feu que rien ne peut arrêter.
Ei, da le pagine
Di Livio, ardenti
Tribuni, consoli,
Turbe frementi
Sveglia; e fantastico
D'italo orgoglio
Te spinge, o monaco,
Su 'l Campidoglio
E voi, che il rabido
Rogo non strusse,
Voci fatidiche,
Wicleff ed Husse,
A l'aura il vigile
grido mandate:
S'innova il secolo
Piena è l'etade.
E già già tremano
Mitre e corone:
Dal chiostro brontola
La ribellione,
E pugna e prèdica
Sotto la stola
Di fra' Girolamo
Savonarola.
Gittò la tonaca
Martin Lutero:
Gitta i tuoi vincoli,
Uman pensiero,
E splendi e folgora
Di fiamme cinto;
Materia, inalzati:
Satana ha vinto.
Un bello e orribile
Mostro si sferra,
Corre gli oceani,
Corre la terra:
Corusco e fumido
Come i vulcani,
I monti supera,
Divora i piani;
Sorvola i baratri;
Poi si nasconde
Per antri incogniti,
Per vie profonde;
Ed esce; e indomito
Di lido in lido
Come di turbine
Manda il suo grido,
Come di turbine
L'alito spande:
Ei passa, o popoli,
Satana il grande.
Passa benefico
Di loco in loco
Su l'infrenabile
Carro del foco.