Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/497

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fausses interprétations des bruits nocturnes dont une région fut le théâtre, durant quelques semaines, pendant que des adorateurs du démon procédaient en hâte à la construction souterraine d’un temple à Belzébuth. En effet, le Palladisme n’est que la forme moderne de la démonolâtrie, et au moyen-âge les précurseurs de nos adeptes des triangles recherchaient pour leurs mystères les grottes inaccessibles et les carrières abandonnées.


En ce qui concerne les métaux qui entrent dans la fabrication des objets du culte luciférien, ils sont au nombre de sept : l’or ; l’argent ; l’acier, c’est-à-dire le fer combiné avec du carbone et du silicium ou du manganèse ; le cuivre rouge ; l’étain ; le plomb ; et le mercure, soit à l’état naturel, soit combiné avec du stibium (antimoine).

Le choix de ces sept métaux ne cache aucun jeu d’initiales, comme pour le bois ; mais les adeptes du Palladium ont adopté ces métaux, parce qu’ils sont pour ainsi dire classiques dans la magie et dans la cabale. En effet, les occultistes de tout temps ont placé et placent les sept métaux en question sous l’influence de divers astres, qui leur communiquent, à leur dire, les plus étonnantes vertus ; chez les lucifériens, en outre, ces astres correspondent à Lucifer et à six esprits haut-placés dans la hiérarchie infernale. Ainsi, l’or est considéré comme étant sous l’influence du soleil ; l’argent, sous celle de la lune ; le fer et spécialement l’acier, de la planète Mars ; le cuivre rouge, de la planète Vénus ; l’étain, de la planète Jupiter ; le plomb, de la planète Saturne ; et le mercure, de la planète du même nom. Il n’est pas nécessaire que les sept métaux soient employés dans chaque objet ; mais on ne peut pas, on ne doit pas se servir d’autres que ceux-là.

J‘ai donné (page 409) le dessin de divers instruments de magie en usage chez les occultistes. Il n’est peut-être pas inutile de dire quelques mots des principaux de ces ustensiles diaboliques.

Le trident dit de Paracelse est fort à la mode dans les grands triangles ; toute présidente d’un atelier de Maîtresses Templières le porte suspendu à son cordon ; il est aussi le bijou distinctif des Mages Élus. C’est l’instrument de combat contre les maleachs ou esprits adonaïtes. On suppose, par exemple, que les maladies dont un palladiste est affecté sont l’effet de la haine des esprits luttant pour la cause du Dieu-Mauvais, et c’est par le trident de Paracelse que ces maladies seront chassées ou préventivement écartées.

Ce trident est formé de trois dents pyramidales superposées sur un tau. Sur l’une des dents, le fabricant luciférien grave un jod hébreu traversant un croissant d’une part, et, de l’autre, une ligne transversale,