Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/601

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L’Éclair avait parlé aussi d’Eusapia Paladino bien auparavant et lui avait également consacré un long article.

Voici ce que dit le Figaro :

« Le docteur Charles Richet (fils), qui a passé récemment quelques semaines en Italie, vient d’en rapporter une intéressante nouvelle ; Eusapia Paladino, — l’Eusapia, comme on l’appelle communément de l’autre côté des Alpes, — a provoqué dans le monde savant italien une émotion si vive, qu’il n’est en ce moment bruit que d’elle et des extraordinaires phénomènes auxquels elle a donné lieu.

« On connaît trop la place que le docteur Richet a prise parmi nos physiologistes les plus hardis, pour que nous ayons à rappeler ses titres ; et, d’autre part, lorsque nous écrivons le nom d’Eusapia Paladino, les lecteurs du Figaro savent bien de qui nous entendons parler. Il n’y a pas très longtemps, le Masque de Fer leur présentait cette paysanne napolitaine, devenue le plus puissant des médiums actuellement réputés ; il leur disait en quelle estime la tiennent les spirites du monde entier et comment, — par une série d’expériences scientifiquement contrôlées qui convertirent le sceptique Lombroso, — les curieux faits produits grâce à elle furent rendus manifestes.

« En dépit de cette conversion significative, je n’aurais point songé à prendre au sérieux les affirmations de l’honorable docteur Richet, s’il ne s’était agi cette fois, non plus d’expériences faites par un seul homme ayant pu inconsciemment se prêter aux manœuvres d’une intrigante, mais bien d’observations faites en commun par une sorte de congrès composé d’hommes dont les noms et les titres sont des garanties.

« Qu’on en juge.

« Aux séances qu’Eusapia Paladino vient de donner, et dont les procès-verbaux ont été bel et bien paraphés par les personnes dont les noms suivent, assistaient :

« MM. Alexandre Aksakof, directeur du journal Psychiche Studien, à Leipzig, conseiller d’État de S. M. l’empereur de Russie ;

« César Lombroso, professeur à la faculté de médecine de Turin ;

« Giovanni Schiapparelli, directeur de l’Observatoire astronomique de Milan ;

« Carl du Prël, docteur en philosophie, de l’Université de Monaco, Bavière ;

« Angelo Brofierio, professeur de philosophie ;

« G.-B. Ermacora, docteur en physique à Milan ;

« Giuseppe Gerosa, professeur de physique à l’École supérieure d’agriculture de Portici ;

« Georges Finzi, docteur en physique ;