Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/654

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Tout à l’heure, en parlant de la folie, dont il sera bon aussi de faire le diagnostic différentiel, parce que là encore l’opinion publique est pleine à cet égard d’idées fausses, absurdes, qu’il faut redresser à tout prix ; en parlant de la folie, dis-je, je montrerai là où elle se rapproche et là où elle s’écarte de l’hystérie et de la possession.

Hystérie, folie, possession, le lecteur aura en sous les yeux les trois x du problème ; il saura à quoi s’en tenir et ne se paiera plus de mots au hasard ; et une fois de plus il aura vu la science des incroyants ne faire qu’expliquer ce que la religion a dit et découvert depuis des siècles.

Mais il me faut continuer cette étude préliminaire, et encore une fois je demande pardon au lecteur d’entrer dans ces détails techniques ; mais ils lui sont absolument indispensables, s’il veut comprendre quelque chose et faire œuvre d’intelligence catholique au milieu du fatras de pseudo-science matérialiste sous lequel on cherche à étouffer sa foi. C’est donc un petit effort d’attention que je lui demande encore ; il ne me le refusera certainement pas.


Voilà donc notre hystérique fait. Cela a commencé, on le voit, par une sorte d’apprentissage ; puis, la névrose a fait ses premiers essais, ses débuts en quelque sorte sur la scène de la vie. D’abord, des prolégomènes vagues ; puis, des phénomènes, des altérations dans la sphère végétative seule ; enfin, l’extension des symptômes à la sphère des relations.

Dans la crise classique que j’ai décrite, et à laquelle nous venons d’assister, la symptomatologie sympathique ouvre toujours la scène, et ce n’est qu’à sa suite que le système nerveux cérébro-spinal et les départements auxquels il commande entrent en jeu.

Mais, peu à peu, la névrose s’installe définitivement ; elle fait sien ce corps humain, cette économie, et va, ne s’arrêtant plus aux bagatelles de la porte, aux manifestations de la première époque, se montrer, avec une expression phénoménale un peu différente et plus compliquée.

Alors plus de crises ou presque pas, un état de malaise continu du grand sympathique caractérisé par tout un ensemble de névralgies, de douleurs, de troubles de fonctions (maux de tête, pleurodynies, gastralgies ou entéralgies diverses) etc., etc. ; et sur ce fond, qui n’est en réalité composé que de douleurs et non de lésions, va évoluer tout un état de choses particulier.

Tout à coup, en effet, un des bras {par exemple) de l’hystérique va devenir le siège d’une contracture localisée de certains musclés, mettons le biceps, et les muscles de l’avant-bras fléchisseur, ainsi que ceux des doigts ; et tout l’ensemble du système préhensif supérieur, épaule, bras, avant-bras et mains, va être midi, contracturé, et dans un état d’impos-