Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/850

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marie martin

Cette fille était une sorcière du bourg de la Neuville-le-Roi, en Picardie. Elle pratiquait la magie en secret et était un véritable fléau pour la région. Des maladies se déclaraient tout à coup chez les gens à qui elle en voulait ; des familles entières s’alitaient ; les villageois dépérissaient à vue d’œil ; leurs troupeaux étaient subitement atteints de maladies étranges qui les détruisaient en peu de temps.

On finit par se méfier de Marie Martin ; il y eut des plaintes ; on l’arrêta.

Comme marque du diable, on constata sur son corps l’empreinte d’une énorme patte de chat.

Traduite à la prévôté, elle avoua qu’elle était sorcière ; qu’elle employait, pour ses maléfices, une poudre composée d’ossements de trépassés ; que le diable qui l’assistait était Cerbère. Il fut constaté que ce démon lui apparaissait souvent et lui parlait.

Elle reconnut qu’elle méprisait le saint sacrifice la messe, dans le but de plaire à Cerbère. Son plus curieux aveu fut celui relatif au dernier sabbat auquel elle avait assisté. C’était à Varipon, près de Noyon. Elle raconta que là le démon Cerbère, vêtu d’une courte robe noire, n’ayant qu’une tête, qui était une tête de gros chien avec une barbe humaine et noire, coiffé d’un chapeau pointu, tenait son chapitre près des haies dudit Varipon, et qu’il appelait les sorciers et les sorcières par leurs noms.

Le 2 juin 1586, Marie Martin fut condamnée à être pendue et étranglée ; son exécution eut lieu le 25 juillet.

antide colas

Autre sorcière de la même époque, habitant le Jura. Le bruit ayant couru qu’elle avait commerce avec le diable, elle fut soumise à la visite d’un chirurgien, le sieur Nicolas Millière, de Regnaucourt.

Cette femme était mariée, et son mari ne s’était jamais douté de ces relations diaboliques. Elles furent néanmoins constatées. Antide Colas avait, au-dessous du nombril, un trou fort profond, dont elle n’était nullement incommodée et qui lui avait été fait par son démon de prédilection, nommé Lizabot ; elle expliqua que c’était à la suite de cette opération de chirurgie surnaturelle qu’elle était devenue l’épouse du diable.

Elle fut brûlée à Dole en 1599.

abel delarue

Ce personnage était encore un sorcier de la fin du seizième siècle. Il