Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/931

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léger signe de croix avec le pouce, qu’ils baisent ensuite. C’est tout. Il est vraiment fâcheux que ces cas de disparition ne soient pas mieux examinés ; il est déplorable qu’ils soient traités avec autant de sans-façon.

Pour en finir avec la possession chez l’enfant, il est certain que les cas n’en sont que trop nombreux et trop réels ; il serait à désirer que les médecins, s’inspirant des idées chrétiennes, y veillassent sérieusement.

En résumé : choses extraordinaires et hors de proportion avec les connaissances de l’enfant, et dites consciemment avec à-propos ; une certaine allure caractéristique, surtout dans le regard ; des bizarreries spéciales, survenues dans le caractère ; des malaises indécis, mal connus du médecin ; l’irruption brusque d’une pseudo-maladie cérébrale, confondue avec la méningite et considérée à tort comme une fièvre cérébrale, laquelle n’existe pas ; fréquentation et camaraderie avec un être qui existe, mais qui ne se manifeste qu’à l’enfant ; frôlements, attouchements, obscénités ; actes tels que grimper en des endroits normalement inaccessibles pour lui ; enfin, disparitions momentanées. Tels sont un certain nombre de caractères formant un ensemble, grâce auquel on peut, en dehors même des caractères spirituels que nous enseigne l’Église, reconnaître l’état de possession chez un enfant. Ajoutez à ceux que je viens de dire une mauvaise première communion, quand il s’agit d’un enfant de onze à douze ans.

Or, je le demande, qu’est-ce que la maladie naturelle ou l’hystérie peuvent avoir à faire là-dedans ? et qu’y a-t-il, dans cet ensemble, qui leur ressemble ? Où a-t-on vu un hystérique du premier âge grimper dans une mature ? où l’a-t-on vu atteint d’une fièvre cérébrale ? où enfin l’a-t-on entendu parler grec et latin ?

Du reste, il est un moyen bien simple, pour les familles, de ne s’exposer à commettre aucune erreur ; et ce moyen, je défie messieurs de la Salpêtrière d’en faire l’expérience, sans être obligés de s’avouer vaincus dans leur pseudo-science matérialiste.

Prenez, d’une part, un enfant hystérique avéré, déclaré tel par les disciples de Charcot, et, d’autre part, faites venir un enfant dans les conditions que j’ai décrites, et qu’un prêtre (assisté d’un médecin vraiment catholique) déclarera possédé. Ni l’un ni l’autre de ces deux enfants ne savent ce que c’est qu’une relique ; au surplus, bandez-leur les yeux. Eh bien, procédez à un essai parallèle. Que le prêtre, autorisé par son évêque, pose l’objet sacré sur le petit hystérique ; pas une fibre chez lui ne tressaillera ; si même il sent le contact de la relique, ce sera pour lui un objet quelconque. Mais, quand viendra le tour du possédé, une véritable scène, des plus significatives, se produira : à la seule approche de la relique présentée par le prêtre à ce bambin qui pourtant ne verra pas