Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/964

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pour distraire l’auditoire ; enfin, ils y verront le diable produire un jour une véritable inondation, changer une place publique en vaste lac, et pousser l’eau jusque dans l’intérieur de l’église, mais avec tant de force que les fidèles réunis furent en grand danger d’être submergés. Et la preuve que ces phénomènes n’avaient rien de naturel, c’est qu’il suffisait souvent au bienheureux Antoine Baldinucci de faire un simple signe de croix pour les dissiper, les faire cesser instantanément.

Mais, pour combattre avec efficacité les stratagèmes de l’enfer, il faut être un saint. Le croyant, qui est aussi, hélas ! un grand pécheur, ne peut pas grand’chose contre les puissances diaboliques ; mais, si ce chrétien indigne a su du moins conserver sa foi, s’il sait la retrouver après les tristes heures de défaillance, s’il est, en outre, un observateur doublé d’un médecin, et s’il est ou a été en mesure d’assister à des phénomènes étranges et troublants, il les note, les étudie, les rapporte, et, dans la mesure de ses faibles forces, il en tire argument et travaille en ceci pour la cause de Dieu : c’est là son seul mérite, et il est bien petit.