Page:Taxil, Mémoires d'une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante.djvu/563

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est donc la guerre que vous voulez ?… Soit, je l’accepte.

Oui, il a été retentissant, le démenti. Or donc, il faut que la preuve du mensonge soit retentissante.

Alors, chez les catholiques, si un Évêque nie un fait vrai, un fait dont il existe une preuve matérielle, on doit se taire, courber le front et passer soi-même pour menteur ?…

Que d’autres s’aplatissent ; c’est leur affaire… Moi, non… Père Portalié, vous auriez dû mieux prendre vos informations en ce qui me concerne.

D’abord, sur le fait de la bénédiction, ce n’est pas ma parole qui est en cause ; c’est celle de M. Leslie, que Mgr Ange Macdonald lui-même a déclaré être « un Écossais très honorable ». Et M. Leslie a écrit le 13 décembre 1895 : « M. Leslie a rencontré S. G. l’Archevêque mardi, Mgr Ange Macdonald se trouvant par une heureuse chance à Aberdeen. On a décidé de remettre l’enquête entre les mains de M. Considine, qui y apportera tout le soin et les précautions possibles. Je n’ai pas besoin de vous dire combien l’Archevêque s’y intéresse. Sa Grandeur vous envoie sa bénédiction. » Mention fut faite de cette bénédiction dans mon fascicule n° 6, à la première page, fascicule que Mgr Macdonald reçut et qui est un des deux qu’il a déclaré avoir lus. « Je les parcourus (les deux numéros du journal de Miss Diana Vaughan) et je les retournai à l’Écossais ci-dessus désigné (M. Leslie), en y joignant la remarque que je les avais lus avec intérêt. » (Lettre de l’Archevêque à l’Univers, du 2 novembre 1896.)

S’il fallait croire Mgr d’Édimbourg dans son dire d’aujourd’hui, alors M. Leslie aurait inventé ce qu’il m’écrivait le 13 décembre 1895 ? et Mgr Macdonald aurait lu avec intérêt mon n° 6 sans remarquer que je relatais sa bénédiction à la première page ? ou encore il aurait laissé passer cette mention contraire à la vérité sans la démentir aussitôt ?… Allons donc !…

Mais, entre la parole de M. Leslie et celle de Mgr Ange Macdonald, je n’hésite pas, moi, dussè-je par cette déclaration perdre l’appui des catholiques qui ont pris mon parti.

Il est inadmissible que M. Leslie se soit prétendu faussement chargé de me transmettre la bénédiction de l’Archevêque d’Édimbourg. Et vous le comprenez, père Portalié, aussi bien que moi ; et c’est pour cela que, dans votre brochure, vous ne soufflez mot du témoignage de M. Leslie et que vous passez complètement sous silence le démenti relatif à l’enquête de M. Considine.

Sur ce second point, impossible de nier !… Or, Mgr Ange Macdonald, oubliant que l’enquête de son conseiller légal a été rémunérée et ignorant peut-être que celui-ci a donné reçu de ses honoraires, n’a pas craint d’écrire : « Aucune enquête de ce genre n’a été conduite par M. Considine ou quelque