Page:Taxil, Mémoires d'une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante.djvu/564

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autre »… Eh quoi ! parce que M. Leslie est un laïque, il faudrait laisser planer sur lui un soupçon de double mensonge, quand il est matériellement certain que, sur l’un des deux faits mis en cause, c’est l’Archevêque qui a écrit et signé le contraire de la vérité !

Ce numéro-ci, je l’envoie à Édimbourg : à Mgr Ange Macdonald, à M. Considine, à M. Leslie. Je demande à M. Leslie de tenir à ma disposition le reçu qui établit de quel côté on dit vrai. Ce reçu, il est nécessaire qu’il soit reproduit par la photographie en cliché de projection. Et c’est pourquoi j’irai à Édimbourg ; c’est pourquoi, devant le public, ce reçu sera montré, visible aux yeux de tous, et M. Considine étant convoqué à ma conférence. Car, à Édimbourg, il est de mon devoir de confondre le F▽ Robert Brown et sa bande de Rose-Croix lucifériens ; mais il est de mon devoir, aussi, de prouver publiquement que, quant à cette bénédiction et à cette enquête de décembre 1895, ce n’est pas moi qui ai menti.

Messieurs les négateurs à outrance, n’accusez que vous du ridicule que vous aurez provoqué. Et n’espérez pas l’éviter. Je vous l’ai dit : mes précautions sont prises.

Peut-être ferez-vous agir sur M. Leslie : peut-être, par intimidation, essaiera-t-on de l’empêcher de me remettre le document probant qu’il a cité dans sa lettre du 22 décembre dernier. Peu m’importe. Je possède d’autres documents. J’ai les lettres par lesquelles M. Considine rend compte de son enquête. Comment et depuis quand je les possède ? Je n’ai pas à le dire, pas plus que je ne nommai il y a trois ans l’employé du ministère de l’intérieur italien par qui j’eus le dossier de Lemmi. Ce que je vous affirme, messieurs les négateurs, c’est que j’ai ces lettres et qu’elles figureront en projections, à Paris d’abord, à Édimbourg ensuite, à côté de la page de l’Univers contenant le démenti de Mgr Ange Macdonald.

Un de mes amis, connaissant en partie mon plan de campagne, m’a écrit :

« J’ai trop d’affection pour vous, bien chère Mademoiselle, j’ai trop à cœur votre triomphe définitif, pour ne pas vous ouvrir toute ma pensée.

« N’oubliez pas que vous êtes une convertie et que par conséquent vous devez agir est convertie et de manière à ce que rien dans vos actes, vos paroles, ne puisse se retourner contre vous et contre ceux qui vous aiment et vous soutiennent et soutiendront sans broncher.

« Si coupables qu’aient été envers vous de hauts dignitaires de l’Église, ménagez, je vous en supplie, l’impression des catholiques qui vous sont favorables et celle des catholiques égarés qui vous reviendront certainement. Or, ce n’est pas votre adresse qui me met en souci, mais c’est la crainte de vous voir flageller publiquement ces hauts personnages. Or, pour la catholicité d’Europe, ces personnes sont des prélats, et vous n’êtes que Miss Diana