Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/393

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piendaire quelques questions au sujet de son testament et des réponses qu’il a données par écrit sur le papier du cabinet aux squelettes.

Si le Profane, dans ces réponses, a fait une déclaration d’athéisme ou d’impiété, on ne lui parle pas de Dieu, afin de ne pas lui fournir l’occasion de choquer ceux des Frères dont l’éducation maçonnique n’est pas encore terminée.

Il en est tout autrement s’il a manifesté des croyances religieuses. Voici, en ce cas, le dialogue qui s’établit entre le Vénérable et le récipiendaire :

Le Vénérable. — Vous croyez donc, Monsieur, à un Être Suprême ?

Réponse du récipiendaire.

Réplique du Vénérable. — Cette croyance fait honneur à votre cœur et à votre raison : elle n’est pas seulement le partage du philosophe et du Franc-Maçon ; elle est aussi celui de l’homme sauvage. Si nous admettons parmi nous l’honnête homme de tous les cultes, c’est qu’il ne nous appartient pas de scruter les consciences, et que nous pensons que l’encens de la vertu est agréable à la divinité, de quelque manière qu’il lui soit offert. La tolérance que nous professons n’est point le résultat de l’athéisme ou de l’impiété, mais seulement celui de l’indulgence et de la philosophie.

Le Vénérable. — Pourriez-vous maintenant nous dire, Monsieur, ce que c’est que le déisme?

Réponse du récipiendaire.

Réplique du Vénérable. — Le déisme est la croyance à l’existence de Dieu, sans révélation ni culte. C’est la religion de la raison, celle des grands esprits de tous les temps, de tous les lieux, celle que professeront tous les peuples de la terre, quand ils ne formeront plus qu’une seule nation et une même famille. De toutes les religions, Monsieur, le déisme est, même à cette