Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/283

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trance et correction, qui s’accomplissent dans des formes humiliantes pour les récalcitrants et les Frères coupables d’indépendance, les mises en accusation et les jugements. On épure l’Atelier, et on passe le temps.

Aux approches des périodes électorales de la vie profane, on entreprend d’autres exercices. Mais n’anticipons pas ; ce sujet est réservé pour le chapitre relatif au rôle politique et social de la Franc-Maçonnerie.

Les Loges ne se contentent pas de travailler en particulier ; elles s’affilient les unes aux autres et ont des travaux communs, principalement au point de vue politique. Pour entretenir ces relations fraternelles, elles ont des sortes de plénipotentiaires accrédités d’une Loge à l’autre, qu’on nomme les « Garants d’Amitié ». Ils sont reçus partout avec grands égards et ont le privilège de s’asseoir à l’Orient.

En province, une grande attraction de séance, c’est la visite d’un Frère de distinction. Quand un Maçon appartenant à un haut grade daigne assister à la tenue d’une Loge départementale, c’est pour celle-ci un véritable évènement. L’Atelier se met en frais de réception ; on se ruine en encens brûlé à la gloire du Grand Architecte, chacun arbore ses plus rutilants cordons constéllés d’étoiles et se plaque la poitrine des médailles les plus étincelantes.

Dans les Chapitres, on s’attarde moins aux bagatelles. On se communique le résultat des observations sur tels et tels membres de la Loge ou des Loges subordonnées, qui ont été désignés par les chefs secrets pour être initiés aux hauts grades ; on rédige des rapports sur leur compte, on les discute. On examine les procès-verbaux d’espionnage, relatifs aux Frères indiqués comme suspects. On prépare les élections des officiers des Loges ; on cuisine la besogne des Ateliers inferieurs. Tout cela fournit aux Rose-Croix une sé-