Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/450

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secours par les signes ordinaires, on reconnaîtra, et la Maçonnerie elle-même ne peut ici nier, que son pavillon spécial de détresse n’a été créé que pour le cas d’un combat naval, vu que pour tous les autres cas il existe des signaux convenus.

Une fois de plus, alors, la Maçonnerie est infâme ; une fois de plus, le Maçon devient traître à son pays : car quelle est l’action qui s’impose aux sectaires dans le cas particulier indiqué par l’article 4 du décret du Suprême Conseil ? Un Maçon quelconque, capitaine, pilote, amiral ou tout autre, dès qu’il aperçoit le pavillon de détresse sur un vaisseau ennemi, doit porter secours au Maçon qui le réclame ; il doit cesser de combattre dans ses propres rangs, et, pour aider son Frère en Maçonnerie, il doit faire cause commune avec l’ennemi. Ce Maçon se trouve en face de deux pavillons arborés au même mât : il a devant lui le pavillon ennemi que le serment de fidélité qu’il a prêté à son pays l’oblige à combattre ; il a devant lui le pavillon de détresse d’un Frère que son serment de fidélité à la secte l’oblige de secourir. En face de ces deux pavillons, entre ces deux serments, l’hésitation même ne lui est pas permise ; il doit, sans la moindre perplexité, trahir le drapeau de sa patrie ! Car, comme le dit expressément le Grand-Orient de France, « les lois inexorables de la guerre doivent fléchir devant la puissance maçonnique[1] ».

Lors de la dernière guerre, ceux de nos soldats et de nos officiers qui étaient faits prisonniers et emmenés en Allemagne trouvaient, s’ils étaient Maçons, non plus une dure captivité entre les murs épais des citadelles, mais une hospitalité scandaleuse dans les villes agréables où ils étaient internés avec toutes sortes de privilèges ; la Maçonnerie prussienne les protégeait et les

  1. La Franc-Maçonnerie, par Amand Neut, p. 249.