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de la personne de Voltaire, après même que sa conversion, en lui inspirant de nouvelles idées, dut lui faire apprécier à leur juste valeur les ouvrages sortis de la plume féconde de cet homme célèbre et condamner sans pitié le déplorable abus qu’il avait fait de sa facilité contre la religion et les mœurs »[1].

En ces temps horribles où les républicains, ivres de sang, se guillotinaient les uns les autres, et où Voltaire, s’il avait vécu, eût été envoyé à l’échafaud par Robespierre et Fouquier-Tinville, le converti La Harpe fut un des rares amis qui, ne voulant voir que l’homme privé, défendirent la mémoire du philosophe de Ferney.

Quant à moi, bien avant d’ouvrir les yeux à la lumière, j’ai constaté mille fois combien sont peu nombreux les hommes politiques du parti républicain français qui aiment sincèrement Garibaldi. À part quelques exceptions, tous les personnages notables de mon ancien camp ne professaient aucune admiration réelle pour l’hôte de Caprera. Que de farceurs j’ai vus, dont l’unique souci était de

  1. Préface du Psautier, de La Harpe, édition de Périsse frères, libraires, à Paris.