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parader et à qui le nom de Garibaldi servait seulement à attirer la foule !

Un an après la mort du général, Canzio, son gendre, vint, à Paris, remettre, au nom de la famille, au Conseil Municipal, l’épée d’honneur de La Tour d’Auvergne, qui était devenue la propriété du vieux patriote italien. À cette occasion, une solennité commémorative fut organisée, au Cirque d’Hiver, pour célébrer Garibaldi.

Eh bien, — je puis le dire aujourd’hui, — si cette cérémonie obtint un grand succès, ce ne fut pas au concours de nos sénateurs et députés républicains qu’elle le dut. Les organisateurs se heurtèrent de toutes parts à une hostilité sourde, à une mauvaise volonté générale, dont il est impossible de se faire une idée. Je ne connais que MM. Delattre et de Douville-Maillefeu qui aient montré, en cette occasion, que la mémoire de Garibaldi leur était vraiment sympathique.

Bien entendu, on n’eut garde de révéler au public cet assaut d’hypocrites malveillances. Il ne fallait pas démonétiser, aux yeux du peuple, ces élus que le suffrage universel croit sincères.

Le succès de la fête fut l’œuvre de la popu-