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En conséquence, la Ligue Anti-Cléricale exige que chacun de ses adhérents ait le courage de son opinion ; car nul ne peut se dire honnête homme s’il ne met sa vie en accord avec ses principes, et, mépriser ses actes, c’est se mépriser soi-même.

Art. 6

La Ligue Anti-Cléricale considère, en outre, que le bien ne saurait être indépendant du vrai, lequel est seulement donné par la science ; que la morale progressive et scientifique doit être définitivement séparée de dogmes surannés que la raison condamne ; que les doctrines religieuses sont d’essence malhonnête, vu que, pour diriger l’homme, elles mettent en œuvre les plus indignes mobiles : la cupidité et la peur ; que la communion d’idées entre l’homme et la femme peut seule fonder la famille ; que donner à l’enfant une science et une foi négatives l’une de l’autre, c’est opposer le cœur à la raison, fausser le jugement, troubler la conscience, anéantir la volonté ; que le triomphe des sociétés nouvelles est assuré à la condition expresse que les défenseurs de l’avenir ne livreront plus aux défenseurs du passé leurs femmes, leurs enfants et leurs propres personnes ; que plusieurs citoyens proclament ces vérités, mais que, faute de s’assurer fermement dans leurs convictions et d’en faire la règle inviolable de leur conduite, ils donnent sans cesse par leurs actes un démenti à leurs paroles ; que cette faiblesse a pour conséquence l’abaissement des caractères et l’obscurcissement des consciences ; que, de concessions en concessions, on en vient à perdre toute notion de justice, à transformer sa vie en un perpétuel mensonge, et à tomber dans une indifférence honteuse, prête à toutes les apostasies et à toutes les bassesses ; que la commu-