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Un professeur, nommé M. Messire, venait me donner quelques leçons ; car mon père, espérant me voir m’amender, ne voulait pas que je perdisse le fruit de mes études. Ces leçons me plaisaient, non à cause de l’instruction nouvelle que j’en retirais, mais parce qu’elles me permettaient d’avoir du papier à ma disposition.

J’écrivais en cachette mes impressions de jeune reclus. J’ai tracé, alors, des lignes que j’ai conservées et qui prouvent bien la rage folle dont j’étais animé.

On me permettra d’en reproduire quelques-unes. Le public ayant été souvent étonné de mes violences de journaliste et n’en connaissant point les origines, il est utile que le lecteur se rende un compte bien exact de mon état mental, à l’époque où je délirais de furie sous les verrous de Mettray.

Voici un morceau des plus caractéristiques. Il occupait la place d’honneur dans mon recueil de prisonnier ; qu’on excuse mes quatorze ans et ma folie. J’avais intitulé cela : les Psaumes de la Vengeance.