Page:Taxil - Traicté de lepilepsie, 1603.djvu/138

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auoyent faict apporter d'vne meterie de Camargue, lequel eftant tout accomodé, & preft d'eftre mis au pot, on s'apperceuft qu'il fentoit en telle façon les aulx, comme s'il en fuft farcy, on nous demãda fi nous eftiõs d'aduis d'en faire le bouillon du malade, ce que nous ne trouuafmes pas bon, car tel bouillon ne fuft efté que tref-chaud & tref-mauuais à vn febricitant, & on nous dit que tel chappõ auoit accouftumé fe nourrir aux champs d'vne efpece d'aulx qu'on appelle vulgairement ciboulle. Il eft donques aifé à voir par ces preuues & experiẽces, que fi les qualités que les animaux reçoyuent de leur alimens (que ne font que de legeres difpofitions en eux) nous font communiquées a plus forte raifon celles qui font en eux confirmées nous ferõt données. C'eft pourquoy l'antiquité auoit ordonné que perfonne ne mangeroit de la chair des animaux, que premièrement on n'euft vifité les entrailles d'iceux, pour voir fi elles auoyent point de vices & tafches, cõme tref-bien à remarqué Cardan au liure fecõd des venins chapitre huictiefme, & principalement regardoit-on fi le foye eftoit bon cõme eftant la partie la plus importante à ceft effect. Et encore il eft à noter que ces anciẽes ne mangeoyent point des teftes ny cerueaux des animaux, ains les auoyent en horreur, & feulement on commença de les manger du temps de Plutarque, comme luy-mefme tefmoigne, & apres luy Mercurial au fecond li- | de fes diuerfes