Page:Taxil - Traicté de lepilepsie, 1603.djvu/175

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151| après auoir efté beaucoup tourmentez, demeurent le plus fouuẽt, fols & incenfez. Que ce foyent effects de quelque humeur, qui foit conuerty par fa torrefaction, en efprit clair, & lumineux, comme veut Ariftote en la trentiefme fection de fes problemes, probleme premier, cela ne fe peut aduouer en bonne philofophie ; car l'efprit n'eft pas l'ame, moins l'entendement, l'imagination, ou la memoire : mais c'eft vn corps aërien, faict de la plus fubtile partie du fang, duquel l'ame fe fert pour faire fes actions, de tant que plus eft il parfaict, & eslaboré, venãt d'vn fang louable, de tant eft il meilleur, mais qu'il fçache dire, ou faire aucune chofe à propos, fans eftre conduict par l'ame, & rapporté aux facultés principales d'icelle ; rien moins que cela, autrement s'il ne failloit qu'vn bon efprit pour efte docte, que nous feruiroient les efcholes ? nous fçaurions feulement autãt que nous aurions d'efprit propre, & vn payfan bien fourny de melancholie torrifiée, pourroit diuifer des fciences, & feruir de truchemẽt à toute nation, pluftoft qu'vn phlegmatique, qui auroit demeuré trente ans aux efcholes, cela ne c'eft encore veu, ny fe verra. & l'homme pour bel efprit qu'il aye naturellement, & par la force d'iceluy ne fçaura iamais rien, fi les fens n'ont rapporté les chofes à fon ame, & non pas encore en blot, & à la fois, mais en détail, diftinctement peu à peu, & à plufieurs, & diuerfes fois : tellement que |152| fes objects appréhendés, paffent en habitude ; &