Page:Taxil - Traicté de lepilepsie, 1603.djvu/176

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lors nous fçauons les langues, & les fciences ; & commẽt ie vous prie pourroit vn homme, par la viuacité de fon efprit, voir outre l'actiuité de fa veue ? ouyr de mefme, & dire les chofes qui fe font, ou dient à trente ou quarante lieues de la, defcouurir les vices, & vertus de ceux qui n'aura iamais cogneu ? ceux qui fouftiennent que c'eft l'humeur, qui caufe cette merueille, adououẽt, que cela n'arriue qu'aux hommes malades ; mais ne feroit ce pas pour arguer, & reprendre la nature ; de dire qu'elle nous auroit donné, plus de perfection malade, que fain ? de dire qu'vn malade aye meilleur fens, & meilleur entendement, eftant phrenetique, que le plus fain homme du monde ? mon entendemẽt demeure court, pour donner raifon de cela. Ie fçay bien que telles gens melãcholiques, font plus propres aux fciences, que leur fens peuuẽt eftre meilleurs, mais qu'ils foient la fcience mefme, ou que leur fens ne foiẽt point bornés d'efphere d'actiuité, qu'ils puiffent voir ce qui fe fait dernier vne bonne, & efpaiffe muraille, fans qu'vn corps ainfi opaque, n'empefche les rayfons vifuels de penetrer, naturellement cela ne fe peut faire. Et quoy Ariftote donneroit il plus d'effet à la melancholie, humeur craffe, & pefant, qu'à l'entendement, & à la raifon, qu'il dict eftre les principales parties de l'homme ? or l'entendement, ny la raifon, ne peuuent faire ces chofes, moins encore |