Page:Taxil - Traicté de lepilepsie, 1603.djvu/181

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157| peine trouuera-on Dæmoniaque qui ne foit Epileptique. Or la raifon de tel fymptome peut eftre telle, premierement les corps que le Diable poffede interieurement, font melancholiques : car ceft humeur eft le vray fiege, auquel le Diable fe plait, & duquel il faict des effects fi eftranges : Sainct Hierofme afferme cefte propofition, difant, au troifiefme liure qu'il à efcrit, de prouidentia ad Stagirium Monachium, que quofcumque Dæmon poffidet, per humorem melancholicum poffidet. Les Preftres qui exorcifent les Dæmoniaques, leur font macher de la rhue, & encore les en perfument, lefquels demeurent par ce moyẽ quelque temps d'eftre tourmentez, & s'en fentent merueilleufement foulagez : mais cõment font-ils ainfi foulagez ? eft-ce par quelque propriété qu'aye cefte herbe de chaffer le Dæmon ? Non à la verité, car ce ne feroit pas grand miracle de les chaffer des corps, fi par la medecine on faifoit cela : mais pluftoft comme tiennent tous les naturaliftes eftant cefte herbe fort propre à l'humeur melancholique, confumant les vents, incifant les humeurs craffes, & vifcueux, oftant, ou diminuant pluftoft le fubiect, & l'inftrument ququel le Diable fe fert, pour faire ces illufions, tromperies, & ftratagemes, à faute d'inftrument propre, il ne peut faire ce qu'il voudroit, & ceffe pour quelque temps, iufques à ce que l'humeur foit de nouueau proportiõné à fon ouurage. Qu'elle herbe penfez vous qu'eftoit |158|