Page:Tchékhov - Salle 6, trad Roche, 1922.djvu/117

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Prascôvia, rougissant, pressant les mains sur sa poitrine maigre et creuse, répondit :

– Que daignez-vous me dire ?… Nous vous sommes très obligées…

Après la présentation, on fixa le jour du mariage.

Anîssime, chez lui, ne faisait qu’aller et venir dans les chambres et siffler, ou bien, tout à coup, se souvenant de quelque chose, il se mettait à penser et regardait le plancher fixement, sans remuer, comme s’il eût voulu faire pénétrer son regard très avant dans le sol. Il n’exprimait aucun plaisir de se marier vite, pendant la semaine de Quasimodo, ni désir de revoir sa fiancée ; il ne faisait que siffler. Il était évident qu’il ne se mariait que parce que son père et sa belle-mère le voulaient et parce qu’ainsi le veut l’usage de la campagne ; le fils se marie pour qu’il y ait une aide à la maison. Il partit sans se hâter, ne se comportant pas du tout comme les fois précédentes. Il semblait particulièrement dégagé et ne dit rien de ce qu’il fallait dire.


III

Les habits de mariage avaient été commandés à deux sœurs, tailleuses du hameau de Chikâlovo,