Page:Tchékhov - Salle 6, trad Roche, 1922.djvu/201

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à l’école technique et ils me donnèrent quelques leçons. Et, voyez-vous, je puis le dire, les étudiants de Khârkhov furent si bons pour moi que je ne les oublierai pas de la vie ! Je ne veux pas parler seulement du logement et du morceau de pain qu’ils m’ont donnés ; ils m’ont mis dans la véritable voie, m’ont forcé à penser, et m’ont fait voir le but de la vie. Il y avait, parmi eux, des gens de beaucoup d’esprit, remarquables, qui étaient connus dès ce temps-là et qui sont célèbres maintenant. Par exemple, vous avez entendu parler de Groumacher ?…

– Non.

– Vous n’en avez pas entendu parler !… Il écrivait d’excellents articles dans les journaux de Khârkhov et voulait être professeur. Je lisais beaucoup et faisais partie de sociétés d’étudiants où l’on n’entendait pas rien qui vaille !… Je me préparai six mois ; mais comme, pour l’école technique, il fallait savoir tout le cours de mathématiques des gymnases, Groumacher me conseilla de me préparer à l’institut vétérinaire, où l’on est admis au sortir de la sixième classe du gymnase. Naturellement, je commençai à m’y préparer. Je ne voulais pas être vétérinaire ; mais on m’avait dit que ceux qui ont suivi les cours de l’institut peuvent entrer, sans examen, au troisième cours de la Faculté de médecine. J’appris tout Kuener,