Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/121

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remplir les plus grands et les derniers devoirs. Pour ce qui est du voyage, qu’il n’en soit plus question.

TCHANG.

Ya, ya, voilà des paroles qui ne présagent rien de bon pour l’avenir.

TSAÏ.

Mon fils, écoute-moi : « Le premier degré de la piété filiale consiste à servir ses parents ; le second, à servir son prince, le troisième à rechercher les dignités. Conserver dans son intégrité le corps que l’on a reçu de son père et de sa mère, éviter avec soin tout ce qui tend à le détruire, c’est le commencement de la piété filiale ; mais parvenir aux dignités, pratiquer la vertu, étendre sa réputation jusqu’aux siècles postérieurs pour illustrer son père et sa mère, c’est la fin, c’est le comble de la piété filiale. » Celui dont les parents sont pauvres, avancés en âge, et qui ne recherche pas les dignités, est dépourvu de piété filiale. Si tu t’élèves par ton mérite au rang des mandarins, et que tu transformes en une maison de plaisance la chétive habitation de ton père et de ta mère, tu auras accompli tous les devoirs qui te sont imposés, ou alors je n’y conçois plus rien.

TSAÏ-YONG.

Mon père, je n’ai qu’une objection à vous faire. Supposez que je m’éloigne de votre domicile, qui peut savoir si votre fils reviendra dans son pays natal avec ou sans les insignes de la magistrature ? Supposez maintenant que j’échoue au concours des licenciés, qu’aurez-vous à dire ? Vous direz que je n’ai pas su