Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’inquiète peu de la rime et du sens entre les nations civilisées. L’esprit est devenu tapageur, il préfère trouver des Chinois que des raisons, et volontiers fait sa cour à la force pour opprimer les moins forts et les accabler de ses sarcasmes. Dors-tu content, Voltaire ?

L'Orphelin de la famille de Tchao représente en France, pendant tout le XVIIIe siècle, notre littérature dramatique. Nos œuvres ne sont véritablement révélées au public qu’avec les travaux si remarquables de Stanislas Julien et de quelques-uns de ses disciples, M. Bazin entre autres, qui ont traduit avec une habileté digne d’éloges plusieurs pièces de théâtre composées sous les empereurs mongols. Je citerai, dans le cours de cet ouvrage, plusieurs passages de ces pièces qui m’ont paru rendre le plus heureusement le tour d’esprit particulier à notre langue et à nos mœurs ; et, quoiqu’elles aient été publiées à Paris, il m’est presque inutile de demander si on les a lues. L’indifférence du public français pour les littératures étrangères est un fait très éclatant, et la