Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/138

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des gens mariés ou vivant maritalement, comme on voudra, et de leur faire jouer sur les planches la comédie qu’ils jouent à la ville ? Cela serait infiniment plus en situation que de représenter des amoureux qui roucoulent sur un mode sentimental des bergeries fantaisistes, le tout agrémenté de beaux-pères et de belles-mères, ces gendarmes du mariage qui prennent au sérieux les foudres dont les lois les ont armés. On peut inventer des scènes amusantes avec de tels éléments, mais l’intérêt n’y domine pas.

Dans tous les pays où il y a un théâtre, c’est le dénouement qui préoccupe le plus les auteurs : il semblerait que l’ignorance de ce qui va arriver fût un réel plaisir ; pas du tout, on s’en tient au mariage : il n’y a pas de dénouement plus comique. Assurément c’est un point d’observation assez curieux à noter que nos auteurs se soient mis d’accord avec les lettrés européens pour découvrir cette conclusion, à la grande joie du public, qui est toujours le même, incorrigible, et qui croira au mariage comme moralité