Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/282

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cœur s’épanouir. Pourtant n’est-ce pas une sorte de démence de négliger les travaux de mon sexe pour me livrer à l’étude des livres ?

FAN-SOU.

Vous voulez encore étudier ! tout à l’heure étant allée avec madame dans le jardin qui est derrière la maison, pour brûler des parfums, j’ai remarqué que les sites avaient un charme inexprimable. Si, avec un ciel si pur, une nuit si belle, nous n’allions pas jouir des agréments que cette délicieuse saison étale à nos yeux, ne serait-ce pas nous montrer insensibles aux charmes du printemps ? Qu’est-il besoin d’expliquer les livres ? Allons nous promener et nous récréer un peu.

SIAO-MAN.

Confucius a dit : « A l’âge de quinze ans, je m’appliquais à l’étude. » A plus forte raison devons-nous, à notre âge, imiter le saint homme.

FAN-SOU, à part.

Il paraît qu’elle raffole de littérature. Comment cela finira-t-il ? le mieux est de la laisser faire. (Elle parle.) Eh bien, Mademoiselle, délaissez les travaux de votre sexe ; appliquez-vous à l’étude des neuf livres sacrés ; comme Confucius, examinez-vous trois fois par jour.

SIAO-MAN.

« Les jours et les mois s’écoulent, les années ne nous attendent pas ! » Pourquoi donc, Fan-Sou, veux-tu aller dans le jardin ?