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Page:Teirlinck I., Le folklore flamand, vol. 1 - Folklore mythologique.pdf/31

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voici quelques-uns : Notre-Seigneur (Ons Heere), Notre-Petit-Seigneur (Ons Heerke), Notre Cher Petit Seigneur (Ons lieve(n) Heerke), le Tout-Puissant (Almachtige, celui qui peut tout), le Tout-Sachant (Alwetende, celui qui sait tout)[1], le Tout-Voyant (Alziende[2], celui qui voit tout), le Grand-Maître (Groote Meester, Groote Baas, Opperbaas), le Maître des Maîtres (Meester boven Meester), Celui d’en haut (de(n) dië(n) van hierboven). À Gand, on l’appelle parfois du sobriquet peu révérencieux : Cies-ons-Heere (François-Notre-Seigneur).

Le peuple flamand croit à l’existence de la Trinité (Drijvuldigheid), mais ne parle que très rarement de Dieu le Père (God den Vader) et de Dieu le Saint-Esprit (God den Heiligen Geest). Dieu le Fils (God de Zoon) joue au contraire un grand rôle dans sa vie, sous deux formes :

Comme Enfant Jésus [3] (Jeezeke, Deezeke, Tjeezeke, Seezeke, etc.) ;

Comme Homme-Dieu, le Christ, le Précepteur ambulant, errant, le Crucifié, le Sauveur du monde.


2. Les Légendes du Christ.

Nous les rangeons en deux groupes :

a) Légendes du Christ ambulant.

Les Allemands les appellent Wandersagen, et, en effet, ce sont plutôt des contes ou « sagen » (sagas) que des légendes. Dans ces contes, productions de l’humour populaire, nous rencontrons presque toujours saint Pierre[4] comme compagnon de route du Seigneur et celui-ci joue

  1. C’est pour ne rien oublier que Ons Heere annote toutes les actions de l’homme dans son grand-livre (grootboek).
  2. On représente souvent Dieu au moyen d’un grand œil ouvert, placé dans un triangle. Cette image se trouve dans beaucoup d’estaminets avec la devise : Dieu me voit (God ziet mij !).
  3. L’enfant est inséparable de la mère, Maria met het kind Jezus. Voy. plus loin.
  4. Exceptionnellement saint Jean.