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Page:Teirlinck I., Le folklore flamand, vol. 1 - Folklore mythologique.pdf/34

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« Quoi ! de l’argent ?… »

Et il courut chez la vieille et lui demanda ce qu’elle avait fait avec son muid.

« J’ai mesuré mon argent ! »

Et elle lui parla des deux étrangers et de la récompense reçue.

Oui, pour sûr ! les étrangers étaient les deux vagabonds qu’il avait renvoyés si durement. Et alors le paysan se repentit de son action, car notre homme était avare !

Quelque temps après, le Seigneur et saint Pierre repassèrent par là. Et ils se rendirent de nouveau chez le paysan et lui demandèrent à souper et à loger.

L’avare les reconnut et cette fois-ci il les reçut bien. Nos deux gaillards mangèrent et burent tout leur soûl et on leur permit de dormir dans la plus belle chambre (de beste kamer) de la ferme.

Le lendemain, ils remercièrent le paysan et le Seigneur dit :

« Vous avez bon cœur et vous méritez une récompense : le travail que vous commencerez à faire demain, vous le ferez toute la journée. »

Et là-dessus, ils partirent.

Et il arriva que le lendemain, juste à minuit, le paysan sentit un certain malaise. Vite, vite ! il courut aux lieux !… Eh mais ! cela ne cessa point : il fit ce travail toute la journée !

Ce fut sa punition !

Et pardieu ! il l’avait bien méritée.

(Segelsem).

le poulet rôti.

Certain jour, la faim tourmentait Notre-Seigneur et il dit à saint Pierre :

« Va à Jérusalem et rapporte un poulet rôti. »

Saint Pierre obéit.