Aller au contenu

Page:Teirlinck I., Le folklore flamand, vol. 1 - Folklore mythologique.pdf/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 29 —

C’était la kermesse dans un village des environs.

« Maître, » demanda saint Pierre, « puis-je y aller ? »

« Oui ! » dit le Christ.

Lorsque le disciple revint, le soir, le Seigneur lui demanda :

« Tu t’es bien amusé, Pierre ? »

« À merveille !… Ce ne pouvait être autrement : il a fait un temps charmant. »

« Ils n’ont pas parlé de moi, Pierre ? »

« Pas le moins du monde ! Je n’ai pas entendu prononcer votre nom ! »

Le jour suivant, saint Pierre demanda une seconde fois l’autorisation d’aller à la kermesse et le Seigneur la lui accorda.

À son retour, le soir, le disciple parut mécontent. Et le Seigneur lui demanda :

« Tu t’es bien amusé, Pierre ? »

« C’était une misère !… Personne ne s’amusait !… Quel temps détestable aussi : il n’a fait que grêler, pleuvoir, tonner ! »

« Et ils n’ont pas parlé de moi, Pierre ? »

« Oh oui !… Je n’ai entendu que ça ! Tout le monde vous appelait !… »

(Saint-Nicolas)[1].

b) Légendes de la Passion.

Nous en connaissons beaucoup.

Dans le sud de la Flandre orientale (Segelsem, etc.) on raconte que le germe de la noix — un petit organe pointu que l’on voit entre les deux cotylédons — est le clou qui a servi à attacher le Christ sur la croix.

Dans la tête de l’églefin (d’autres disent du brochet), on a cru reconnaître tous les instruments de la Passion : ce sont de petites arêtes ayant forme de lance, d’éponge, de

  1. A. Joos, I, 69.
2.