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Page:Teirlinck I., Le folklore flamand, vol. 1 - Folklore mythologique.pdf/37

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marteau, de clous, de lanterne, d’échelle, etc. ; deux concrétions pierreuses représentent la Mère éplorée et la Madeleine repentante[1].


À Loenhout, on dit


du tisserand.

Lors du crucifiement du Christ, il manqua un clou.

On chercha, on chercha, nais on ne trouva nulle part.

Un tisserand survint.

Voyant que le bourreau ne pouvait finir son travail, il courut chez lui, arracha, de son métier, un gros clou et l’apporta aux Juifs.

Et Jésus, cloué maintenant sur la croix, se tourna du côté du tisserand et lui dit :

« Tisserand, tisserand ! Qu’avez-vous fait ?… Je vous le prédis vous ne serez jamais heureux sur la terre… jamais ! »

Depuis, le tisserand est le plus misérable de tous les hommes[2].


On entend à Grootenberge :


le rouge-gorge.

Pendant que l’on clouait Jésus sur la croix, il y avait, non loin de là, dans une haie, un tout petit oiseau.

Il pleura sur le bord de son nid, quand il vit les épines aigües qui transperçaient la tête du Christ.

« Personne », dit-il, « ne vient adoucir ses douleurs. Je vais tâcher de le consoler. »

Il vola vers la croix et réussit à arracher une épine. Mais, au même moment, une goutte de sang lui tomba sur la poitrine.

  1. Volkskunde, II, 40.
  2. Joos, I, 35.