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Page:Teirlinck I., Le folklore flamand, vol. 1 - Folklore mythologique.pdf/43

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LA SAINTE FAMILLE.


Elle se compose de Marie, de l’Enfant Jésus, de Joseph et d’Anne[1].


Marie.

1. C’est notre chère Dame (Onze-Lieve-Vrouwe, Ons-Lief-Vrouwken, etc.), la Mère de Dieu (Moeder Gods) — dans l’esprit du peuple, aussi puissante que Dieu.

Son culte est répandu dans tout le pays.

Son image (Lieve-vrouwenbeeld) se trouve partout ; dans et sous les arbres, dans de petites chapelles de bois ou de pierre, dans des niches au-dessus des portes et des grilles, dans les façades, dans les maisons (sur les armoires, sur la cheminée, dans la plus belle chambre, dans la chambre à coucher, etc).

À l’église, on lui consacre un autel spécial (Onze- Lieve-vrouwenautaar) ; on y voit son image entourée de fleurs (naturelles ou artificielles), portant une couronne d’or (dorée) ou d’argent, et un manteau de velours large et retombant, ordinairement bleu, brodé d’or et d’argent. Elle a ses servantes (Lieve-vrouwenmeiden ou —meissens) qui l’habillent, la parent et qui — vêtues de blanc, immaculées — la portent dans les processions.

Le plus beau des mois lui est dédié — le mois de mai (de maand van Maria, le mois de Marie). On peut prétendre, avec Grimm, que la Vierge remplace, dans la mythologie du peuple flamand, les déesses païennes Frigga et Freya, Junon et Vénus[2].

Aussi, grand est le nombre de légendes qui se rapportent au culte de Marie.

  1. Nous écartons Joachim, le mari de sainte Anne : le peuple ne connaît pas même son nom.
  2. Grimm, Mythologie.