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Page:Teirlinck I., Le folklore flamand, vol. 1 - Folklore mythologique.pdf/44

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Légendes de Marie :

le sommet de la tige du jonc.
(Het Biestopje).

Dans les environs de Bruxelles[1], on raconte que le sommet de la tige du jonc est noir pour la raison suivante :

Pendant la fuite en Égypte, Marie, Jésus et Joseph se réfugièrent dans un fossé car ils entendaient derrière eux leurs persécuteurs, les soldats d’Hérode. Le bout pointu du jonc, audacieusement, blessa l’œil de Jésus, qui se mit à pleurer très fort. Les soldats, heureusement, n’entendirent pas ses cris, et passèrent. Le jone fut maudit par Marie et depuis lors la pointe est noire et brûlée[2].


la paille du lit de marie.
(Onzer-Lieve-Vrouwen-bedstroo).

Notre chère Dame, lorsqu’elle était petite, devait dormir sur une couchette très dure ; ses parents étaient pauvres et, de plus, faisaient très souvent l’aumône à de plus misérables qu’eux.

Certain jour, sainte Anne dit :

« Le lit de mon enfant est réellement trop dur ! Ne trouverais-je dans les champs une litière plus souple et plus douce ? »

Elle sortit et se trouva dans une contrée aride. Elle y vit beaucoup de serpolet.

« J’ai trouvé, s’écria-t-elle ; je vais cueillir toutes ces fleurettes et mon enfant dormira doucement sur elles ! »

Elle le fit.

Dans les campagnes, on voit les enfants chercher avidement cette jolie fleur et la cueillir avec plaisir.

  1. Droogenbosch.
  2. Voy. une autre légende du jonc, chez Joos, I, 37.