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Page:Tellier - À bout portant, 1912.djvu/41

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À bout portant

Par moment, Monsieur et Madame mes beaux-parents espérés échangeaient quelques mots à voix basse. J’en profitais pour pousser des oh ! amoureux à ma bien-aimée qui me répondait par des ah ! langoureux.

C’était peu, mais c’était assez : nous nous comprenions.

Tout à coup, maudit soit cet instant, nous parlâmes des nouvelles du jour.

— Oui, fis-je bien naïvement, j’ai vu ça dans la Presse.

Ma remarque jeta un froid ; tous se regardèrent interloqués :

— Antoinette, Hector, s’exclama madame la mère de ma promise d’un ton sec, en s’adressant à ses enfants, allez à la cuisine.

Les petits sortirent et beau-père, l’air courroucé, s’approcha de la cheminée et se mit à remonter l’horloge symbolique.

Ma fiancée était figée.

Je n’y comprenais rien ; le geste de beau-père était-il une invitation à déguerpir ?