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mouvement féminin, qui recommença sous la Commune. Le gouvernement insurrectionnel

    L’iniquité dont la race noire était victime ayant disparu, miss Kneght, dans son zèle émancipateur, se mit à travailler à l’affranchissement de son sexe. Une autre dame, également très impatiente du joug des hommes et qui tenait chez elle, 16, rue du Cloître-Saint-Merry un petit club féminin, s’appelait Mme Allix. Ce nom est justement celui d’un fou qui s’est constitué eu notre temps le champion des droits de la femme.

    Les femmes de 1848 étaient pleines d’antregent. Elles frappaient à toutes les portes pour obtenir des adhésions à leur cause. Elles allèrent un jour chez Victor Hugo qui leur écrivit les lignes suivantes, pleines de politesse, mais vides de tout engagement :

    « Quand donc les gens de lettres comprendront-ils le parti qu’ils pourraient tirer, dans les vers, des qualités infinies et des grâces de la femme, qui a tant de soucis et si peu de véritables bonheurs ici-bas.

    Ce serait honorable pour nous, littérateurs et philosophes, de chercher dans nos ouvrages à éveiller l’intérêt en faveur des femmes un peu déshéritées par les hommes, convenons-en, dans l’ordre de la société que nous avons faite pour nous plutôt que pour elles.

    Je leur dédierais volontiers toute ma poésie. »

    Parmi toutes les affiches que nous avons trouvées dans les collections de M. Rousselet, il en est deux qui nous ont paru plus curieuses que les autres. C’est d’abord une affiche de Rouen, par laquelle les femmes séparées de leurs maris demandent à divorcer. Voici le texte, de ce placard :

    « DEMANDE EN DIVORCE

    Par les femmes séparées judiciairement habitant le département de la Seine-Inférieure.

    Les femmes qui n’auraient point encore fait leur demande sont invitées par leurs compagnes d’infortune de la faire dans le plus bref délai.