Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/520

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la résurrection de la chair et de l’âme, afin que ce don ne fût refusé ni à l’une ni à l’autre substance. Ces exemples toutefois en disaient moins que ce Jésus-Christ n’en voulait montrer ; car ces morts n’étaient pas ressuscites pour entrer dans la gloire ni l’incorruptibilité, mais pour mourir une seconde fois.

XXXIX. Les Actes des apôtres attestent aussi la résurrection. La seule chose que les apôtres eussent à faire, du moins avec les Juifs, c’était d’ouvrir les sceaux de l’ancien Testament, de sceller le nouveau, et surtout de leur prêcher Dieu dans le Christ. Conséquemment ils n’introduisirent rien de nouveau sur la résurrection, sinon qu’ils l’annonçaient elle-même à la gloire de Jésus-Christ. Du reste, c’était une vérité déjà connue, admise par la foi en toute simplicité, sans qu’on mît en question sa nature, et ne rencontrant d’autres adversaires que les Sadducéens : tant il est plus facile de nier absolument la résurrection des morts que de la détourner de son sens. Tu as Paul faisant sa profession de foi devant les grands-prêtres, sous la protection d’un tribun, parmi des Sadducéens et des Pharisiens. « Mes frères, dit-il, je suis pharisien et fils de pharisien. Et c’est à cause de notre espérance et de la résurrection des morts que l’on veut me condamner. » Il parlait d’une espérance commune à toute la nation. Certes, passant déjà pour un transgresseur de la loi, il eût craint de paraître se rapprocher des Sadducéens sur un article de la foi aussi capital que la résurrection. Ainsi cette foi à la résurrection, qu’il ne voulait pas sembler détruire, il la confirmait avec des Pharisiens, en rejetant l’opinion des Sadducéens qui la niaient. Voilà pourquoi, devant Agrippa lui-même, il déclare « qu’il n’avance rien que les prophètes n’aient annoncé. » Il conservait donc aussi la résurrection telle qu’elle avait été annoncée. Car, en rappelant ce que Moïse avait écrit sur la résurrection des morts, il la connaissait comme une résurrection corporelle, dans « laquelle le