respire est d’émettre un souffle, donc aussi respirer est le propre de ce qui vit. Si l’un et l’autre n’avaient pu s’accomplir sans l’âme, l’âme n’eût pas respiré ; elle se fût bornée à vivre. Mais vivre, c’est respirer, et respirer, c’est vivre. Ainsi, cette double faculté, respirer et vivre, appartient tout entière à qui appartient la vie, c’est-à-dire à l’âme.
Enfin si tu sépares l’esprit et l’âme, sépare aussi les œuvres : que tous les deux agissent de leur côté, l’âme à part, l’esprit à part ; que l’âme vive sans l’esprit ; que l’esprit respire sans l’âme ; que l’un abandonne le corps, que l’autre demeure ; que la mort et la vie se donnent la main, Car enfin, s’il y a deux êtres, une âme et un esprit, ils peuvent se diviser, afin que par leur séparation, l’un se retirant, l’autre restant, s’opère la réunion de la mort et de la vie. Mais jamais il n’en arrivera ainsi. Donc ces choses qui ne peuvent se diviser ne sont pas, puisqu’elles pourraient se diviser, si elles étaient deux. Toutefois il est permis à deux substances d’être inséparablement unies. Mais elles cesseront d’être unies, si respirer n’est pas la même chose que vivre. Ce sont les œuvres qui distinguent les substances : et combien il est plus raisonnable de croire que l’âme et l’esprit ne sont qu’un, puisque tu ne leur assignes aucune diversité, de sorte que l’âme est la même chose que l’esprit, la respiration appartenant au même être qui a le droit de vivre. Quoi donc ? C’est vouloir que le jour soit différent de la lumière qui produit le jour. Il y a différentes espèces de lumières, dis-tu, comme le témoigne le ministère du feu. D’accord ; il y a aussi différentes espèces d’esprits, ceux qui viennent de Dieu, ceux qui viennent du démon. Ainsi, quand il s’agit de l’âme et de l’esprit, l’âme sera l’esprit, de même que le jour est la lumière. Une chose est identique avec la chose par qui elle existe.
XI. Mais l’ordre de la question présente me force d’expliquer dans quel sens je dis que l’âme est un esprit, parce que