Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/223

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ne sommes qu’un. ---- Celui qui m’a vu, voit mon Père. ---- Je suis dans mon Père, et mon Père est en moi. » Ils veulent que l’instrument tout entier des deux Testaments le cède à ces trois autorités, quoique la plus grande partie doive servir à l’explication de la plus petite. Mais telle est la marche adoptée par tous les hérétiques. Comme dans une multitude de textes ils ne peuvent en découvrir que quelques-uns, ils défendent le petit nombre contre le grand nombre, et ce qui est postérieur contre ce qui est antérieur. Mais le principe de la vérité établie dès le commencement prescrit partout en faveur de la priorité contre la postériorité, en faveur du grand nombre contre le petit nombre.

XXI. Ecoute donc combien de fins de non-recevoir t’oppose l’Evangile avant toute argumentation. D’abord, Jean l’Evangéliste commence par nous montrer dans sa préface ce qu’était autrefois celui qui devait s’incarner : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement en Dieu ; tout a été fait par lui, et rien n’a été fait sans lui. » Si ces paroles ne doivent pas être comprises autrement qu’elles ont été écrites, il est indubitable qu’elles nous montrent qu’autre est celui qui fut dès le commencement, et autre celui dans lequel il fut ; qu’autre est le Verbe et autre Dieu, quoique le Verbe soit aussi Dieu, mais en tant que Fils de Dieu, et non en tant que Père ; qu’autre est celui qui crée toutes choses et autre celui par lequel il crée toutes choses. Nous avons déjà exposé plus d’une fois dans quel sens nous disons qu’il est autre. Nous devons l’appeler nécessairement antre et non le même, autre sans admettre aucune séparation, autre en disposition, mais non en division. Ce Verbe qui s’est fait chair n’est donc pas le même que celui dont il est le Verbe. « C’est sa gloire que nous avons vue, la gloire que reçoit de son Père le Fils unique ; » donc ce n’est pas la gloire du Père. « Le Fils unique qui est dans le sein du Père nous l’