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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/107

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terre mit aussi à sec le golfe de Corinthe et la violence des flots détacha la Lucanie de l’Italie et la mit à part sous le nom de Sicile. Assurément, tout cela n’a pu se produire sans dommage pour les habitants. — 5. Où étaient, je ne dirai pas les chrétiens, ces contempteurs de vos dieux, mais vos dieux eux-mêmes, au temps où le déluge détruisit la terre entière, ou seulement, comme l’a cru Platon, les plaines ? — 6. Ils sont, en effet, postérieurs à ce déluge : c’est ce qu’attestent les villes mêmes où ils sont nés et où ils sont morts, qu’ils ont fondées ; car ces villes ne subsisteraient point aujourd’hui, si elles n’étaient pas, elles aussi, postérieures à cette catastrophe. — 7. La Palestine n’avait pas encore reçu l’essaim des Juifs venant d’Égypte et le peuple d’où est sortie la secte chrétienne ne s’était pas encore établi dans ce pays, lorsqu’une pluie de feu consuma les contrées voisines, celle de Sodome et de Gomorrhe. Le sol y exhale encore une odeur de feu et les rares fruits qu’y portent les arbres n’existent que pour les yeux ; car, au moindre contact, ils tombent en cendres. — 8. D’autre part, ni l’Etrurie ni la Campanie ne se plaignaient encore des chrétiens, lorsque la ville de Vulsinies fut détruite par le feu du ciel et Pompéi par celui de sa propre montagne. Personne n’adorait encore à Rome le vrai Dieu, lorsqu’Annibal, à la bataille de Cannes, mesurait au boisseau les anneaux romains et par là l’étendue de ses massacres. — 9. Tous vos dieux étaient adorés par tous, lorsque le Capitole lui-même fut pris par les Sénonais. Et il est heureux que, chaque fois que quelque malheur s’est abattu sur une ville, les temples aient subi le même désastre que les remparts, car cela me permettra de conclure que les malheurs ne viennent pas des dieux, puisqu’eux-mêmes en sont les victimes. 10. De tout temps, le genre humain a offensé Dieu. D’abord, il a été infidèle à ses devoirs envers lui ; car, 6