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une longue expérience qu’il n’existe aucun genre de couture, ni de broderie, obligeant à se tenir mal.

Pour éviter ce travers il faut, pour la couture, que la hauteur de la chaise soit bien proportionnée à celle de la table. Les bras doivent tenir l’ouvrage à une hauteur suffisante pour qu’on ne soit pas obligé de baisser la tête, qui doit rester droite autant que possible, et peut, tout au plus, pencher légèrement en avant.

Il ne faut jamais fixer l’ouvrage au genou ; la position que prend le corps est disgracieuse et peu hygiénique. L’ouvrage doit être épinglé à une pelote (plomb) assez lourde pour ne pas céder lorsqu’on tire le brin.

Aiguilles. — Pour coudre, il ne faut employer que des aiguilles de premier choix et bien trempées. Pour voir si elles sont de bonne trempe, il suffit d’en casser une entre les doigts. Si la trempe est bonne, une résistance assez forte se fera sentir avant la rupture, et la cassure sera nette. Si, au contraire, l’aiguille se brise comme du verre ou se plie comme du fer, elle devra être rejetée comme mauvaise. Il ne faut jamais coudre avec des aiguilles courbées, car, en employant de pareilles aiguilles, on exécute des points irréguliers. Le chas ou trou de l’aiguille doit être bien poli, pour ne pas érailler ou couper le brin.

Les coutures de la lingerie se font avec des aiguilles courtes ou demi-longues ; les autres ouvrages, avec des aiguilles longues. On emploie des aiguilles spéciales pour les reprises ; elles ont un chas très profond afin de pouvoir y loger le brin plat qui sert à repriser. Il sera donc utile d’avoir un assortiment des quatre sortes d’aiguilles dans les numéros 5 à 12.

L’aiguille doit être choisie un peu plus grosse que le brin à coudre afin de préparer à ce dernier un passage suffisamment ouvert dans l’étoffe.

Il est bon de mettre dans les paquets d’aiguilles un peu d’amiante en poudre, afin de les préserver de la rouille. Il sera également bon d’en conserver dans une petite boîte dans laquelle les personnes qui oxydent les aiguilles en les touchant pourront, de temps en temps, tremper leurs doigts.

On pourra se confectionner aussi une petite pelote, qu’on remplira d’émeri fin et qui servira à rendre le poli aux aiguilles rouillées.


Th. de Dillmont. Encyclopédie des Ouvrages de Dames, vol. in-16, reliure toile. — Prix : Fr. 1,25