Aller au contenu

Page:Théry - Autour d'un nom, 1926.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
46
autour d’un nom

— Est-ce ton prochain départ, questionna doucement Huguette, qui te rend songeur ?

— Le chagrin que j’aurai de te quitter suffirait à m’attrister, cependant, il y a plus, et il lui dit, avec l’ardeur timide mais profonde d’un premier amour, ce qu’il éprouvait pour elle. Très simplement, il expliquait l’étendue de son affection. Il lui promettait, si elle devenait sa femme, de la rendre heureuse autant qu’il est possible à une créature humaine de le faire.

« Tu ne dis rien, Huguette, tu n’es pas encourageante » continua-t-il, « cependant si je n’ai pas eu suffisamment de clairvoyance pour taire un sentiment que tu ne sembles pas partager, laisse-moi ajouter quelques mots seulement, les derniers si tu en décides ainsi. Ce n’est pas uniquement la fraîcheur éblouissante de tes dix-sept ans que j’aime en toi, c’est aussi, c’est surtout ton âme. Mon amour, assez fort pour résister aux outrages de la vieillesse durera plus longtemps que la vie, il te suivra dans l’éternité.

« Si je pouvais faire passer en toi ma certitude que nous serions heureux ensemble, je t’attendrais aussi longtemps que tu le voudrais ».