Page:Tharaud - Dingley.djvu/114

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semblait qu’il avait déjà rencontré Lucas du Toit dans cette même ferme, dont il reconnaissait chaque lézarde ; cette voix qui venait de prononcer le nom d’Archie, surprenant comme un coup de gong au milieu du sommeil, avait déjà frappé son oreille dans les mêmes circonstances ; et il croyait savoir de toute éternité que cela devait être ainsi. Toutefois son expérience imaginaire ne lui révélait pas si on le laisserait partir, ni comment finirait cette aventure.

Pourtant, dès que le chef boer lui eut dit : « Vous pouvez dormir tranquille, vous êtes à deux heures de Klipsdrift, on vous y conduira à l’aube », il lui parut aussitôt que cela encore il le savait, et qu’il ne pouvait en arriver autrement.

Du Toit fit étendre par terre une couverture de cheval, s’excusa près du romancier de lui offrir un si mauvais lit, et lui-même s’étant couché le long du mur sur la terre nue, il reprit son sommeil interrompu.

Dingley, lui, ne dormait pas. Dans la fièvre de l’insomnie, il était obsédé par cette