Page:Tharaud - Dingley.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Monsieur du Toit est entre les mains d’honnêtes gens qui le jugeront suivant leur conscience et la loi. Tout ce que je peux faire pour lui, c’est écrire aux juges le récit de notre rencontre dans le Veld, et leur dire qu’il s’est conduit en gentleman avec moi.

Madame du Toit avait mis trop d’espoir dans l’intervention du romancier, pour ne pas être exaspérée par cette calme raison. Elle ne put en entendre davantage.

— Venez, venez, Prétorius ! dit-elle en entraînant son mari avec une violence inattendue. Venez ! on n’émeut pas ces gens-là !

Mistress Dingley, atterrée, vit disparaître au tournant de l’allée les fermiers malheureux. Un moment elle demeura incertaine si elle allait courir à leur suite. L’offense qu’ils venaient de faire à Dingley, luttait en elle avec la reconnaissance qu’elle devait à leur fils. Enfin la pitié l’emporta. Elle s’élança derrière eux. Et le romancier demeura seul, dans la paix de ces grands arbres, une minute troublée, à réfléchir sur cette scène pénible.

Depuis la mort de son petit garçon, ses