Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 2, Duprat, 1851.djvu/12

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prépare sa propre ruine. Des défaites multipliées, de grands désastres exaspèrent ce vieux guerrier, qui a trop compté sur l’influence de son nom. Il meurt bientôt en laissant un trône mal affermi à son plus jeune fils Youen-Chang ; Youen-Tan, l’aîné, appelle à son secours Tsao-Tsao qui attendait avec impatience l’occasion de s’immiscer dans cette querelle de famille. Le chef-lieu des provinces soumises aux Youen est assiégé ; la garnison serrée de près chasse hors des murs toute la population inutile à la défense de la place, et Tsao-Tsao, qui veut se faire des partisans sur tous les points de l’Empire, distribue lui-même des vivres à ces vieillards, à ces femmes mourant de faim qui tombent à ses pieds en implorant sa miséricorde. À peine la ville est-elle livrée à Tsao-Tsao que la bonne intelligence entre Youen-Tan et lui cesse d’exister ; Youen-Tan périt dans un combat qu’il a l’imprudence de présenter aux troupes victorieuses et aguerries de Tsao-Tsao.

Cependant Youen-Chang, après avoir quitté sa capitale prête à succomber, fuit vers les frontières du nord et va demander asile aux hordes tartares, où il est rejoint par son second frère Youen-Hy. Décidé à exterminer jusqu’au dernier rejeton de cette puissante famille, Tsao-Tsao va porter la guerre chez les barbares : campagne rapide, dans laquelle l’écrivain chinois donne de curieux détails sur ces pays lointains et sur les mœurs des populations cachées dans le désert de Gobi, derrière le Céleste-Empire. Les deux Youen périssent bientôt, assassinés par leurs alliés qui ne