gesse éclairée. Je n’ai eu d’autre intention, en les réunissant ici, que de vous détourner de ces fatales pensées. Les paroles sincères ne plaisent pas à l’oreille ; puissiez-vous cependant les écouter et les garder dans votre esprit. »
La lecture de cette lettre causa une vive indignation à Youen-Chu. « Quoi, s’écria-t-il avec le ton de l’injure, ce blanc-bec[1], ce petit écolier ose m’adresser une pareille lettre toute pleine de reproches ! Je veux d’abord lui enlever sa province du Kiang-Tong. » Et comme son premier secrétaire, Yang-Ta, se hasardait à lui faire quelques observations, il lui ôta sa charge. De son côté, après avoir écrit cette longue lettre, Sun-Tsé avait eu soin d’envoyer secrètement des troupes garder l’embouchure du fleuve Kiang. Tout à coup, un exprès de la capitale arriva, qui le décora, de la part de l’Empereur, du titre de gouverneur de Hoey-Ky, en lui donnant l’ordre de lever des troupes pour soumettre le rebelle Youen-Chu.
Sun-Tsé assembla son conseil et se mit en devoir d’obéir aux injonctions de la cour.
- ↑ Littéralement : ce bec-jaune.