Page:Theuriet – Frida.djvu/92

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fruits verts. Des héliotropes au parfum de vanille et des roses jaunes s’y épanouissaient, sans paraître se douter qu’au dehors il gelait à pierre fendre. Frida me guidait à travers l’étroit sentier ménagé entre les gradins verdoyants. Toute fière de sa science, elle me nommait les plantes que je ne connaissais pas :

— Celle-ci, avec ses longs cornets blancs, s’appelle le datura… N’y touchez pas, c’est du poison !… Là-bas, celle qui fleurit toute rose parmi des épines est un cactus… Voici du myrte et voici la sensitive… Regardez !

Elle toucha du bout des doigts les nœuds de la plante, et lentement les feuilles ailées s’abaissèrent, puis se collèrent le long de la tige. J’ouvrais de grands yeux et plus que jamais je recommençais à croire à son pouvoir féerique.

À l’extrémité de la serre, des arbustes et des lianes grimpantes formaient une sorte de niche entièrement garnie à l’intérieur d’un gazon de capillaires et de saxifrages, au-dessus, de