Hesperides ou Fortunées. Isle Atlantique du temps de Platô. Platon aussi dit en son Timée[1], que le têps passé auoit en la mer Atlàtique du temps de et Oceà un gràd païs de terre. Ce que plus tost i’estimeroye fable : car si la chose. eut esté vraye, ou pour le moins vraysemblable, autres que lui en eussent escrit : attêdu que la terre de laquelle les Anciês[2] ont eu côgnoissance, se diuise en ceste maniere. Premierement de la part de Leuant, elle est prochaine à la terre incogneue, qui est voysine de la grande Asie : et aux Indes Orientales du costé du Su, ils ont eu cognoissance de quelque peu, asçauôir de l’Ethiopie meridionale, dite Agisimbra[3], du costé du North des isles d’Angleterre, Escosse, Irlande, et montagnes Hyperborées, qui sont les termes plus lointaings de la terre Septentrionale, comme veulent aucuns. Diversité de paîs, et meurs des habitans de Senegua. Pour retourner à nostre Senegna, deça et delà ce fleuue tout ainsi que le territoire est fort diuers,
- ↑ Timée. Edit. Didot. ii. P. 202. Voir aussi le Critias.
- ↑ L’érudition de Thevet est ici en défaut. Qu’il nous suffise de citer parmi les écrivains anciens qui parlèrent de l’Atlantide : Plutarque. Vie de Solon. 26-31. — Pline. H. N. ii. 90. — Strabon. ii. 3.6. — Posidonius, cité par Strabon. — Philon Le Juif. De l’indestructibilitè du monde. — Proclus, citant Crantor et Marcellus dans son Commentaire du Timée. P. 24. — Arnobe. — Tertullien. De pallio. 25. — Apologétique. 40. Elien. iii. 18. — etc.
- ↑ Les anciens s’étaient avancés bien plus au sud. Il est probable qu’ils doublèrent l’Afrique. Quant aux régions du nord, ils connaissaient certainement la Scandinavie, et la Thule de Pythéas est sans doute l’Islande. Cf. P. Gaffarel. Eudoxe de Cyzique et le périple de l’Afrique dans l’antiquité. — Lelewel. Pythéas de Marseille, etc.