Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/142

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cognoissance, ils l’eussent mise entre les autres choses, qu’ils ont escrit par quelque miracle et singularité, aussi bien que la montagne de Vesuve, et la montagne d’Etna, desquelles pour vray en recitent merueilles. Quant à Etna en Sicile, elle a ietté le feu quelques fois auec un bruit merueilleux, comme au temps de M. ÆEmile et T. Flamin comme escrit Orose. Ce que conferment plusieurs autres historiographes, comme Strabon, qui afferme l’auoir veue et diligemment considerée. Qui me fait croire, qu’il en soit quelque chose, mesme pour le regard des personnages, qui en ont parlé : aussi elles ne sont si elongnées de nous, qu’il ne soit bien possible de faire epreuue auecques l’œil, tesmoing le plus fidele, de ce qu’en trouuês aux histoires. Ie scay bien que quelcun d’entre noz modernes escriuains, a voulu dire que l’une des Canaries[1] iette perpetuellement du feu, mais qu’il se garde bien de prendre celle dont nous parlons, pour l’autre. Aristote au liure des Merueilles parle d’une isle découuerte par les Carthaginois, non habitée, laquelle ietoit comme flambeaux de feu, venàt de matières sulfureuses, outre plusieurs autres choses admirables. Toutesfois ne sçauroys iuger qu’il ayt entendu de la nostre, encore moins du mont Etna, car il estoit cogneu deuant le regne des Carthaginois. Montagne de Pussole. Quant à la montagne de Pussole[2] elle est située en

  1. On a vu plus haut (§ vi) qu’une des Canaries est effectivement formée par un volcan.
  2. Sur la montagne de Pouzzolles, consulter Strabon. Liv. v. § 4-6.