Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quels se resoult une vapeur chaude et seiche semblable à feu. Ce qui ne se peut faire sans air. Parquoy nous apparaissent hors la terre par le premier soupirail trouué, et quand elles sont agitées de l’air. Aussi de là sortent les eaux naturellement chaudes, seiches, quelques fois adstringêtes, côme les fontaines et beins en Allemagne et Italie. Dauantage en Esclauonie pres Apollonia[1] se trouue une fontaine sortant d’un roc, ou l’on voit sourdre une flamme de feu, dont toutes les eaux prochaines sont comme bouillantes. Ce lieu donc est habité de Portugais, ainsi que plusieurs autres par delà. Et tout ainsi que l’ardeur de ceste montagne n’empesche la fertilité de la terre, qui produit plusieurs especes de bons fruits, où est une grande temperature de l’air, viues sources et belles fonteines : aussi, la mer qui l’enuironne, n’esteint ceste vehemente chaleur, comme recite Pline[2] de la Chimere tousiours ardente, qui s’esteint par terre ou foin iettez dessus, et est allumée par eau.

  1. Strabon. xvi, 2.
  2. Pline. H. N. ii. 108. In Commagenes urbe Samosatis stagnum est emittens liraum flagrantem, quum quid attigit solidi, adhæret : præterea tacta sequitur fugientes… Aquis etiam accenditur. Terra tantum restingui docuere experimenta.